"L'islam est à l'origine une religion arabe. Tout musulman non arabe est un converti. ...Le convertis voit sa conception du monde se transformer : ses lieux saints se trouvent en terre arabe ; sa langue sacrée est l'arabe. Sa vision de l'histoire se modifie : il rejette la sienne ; il devient, bon gré mal gré, un fragment de l'histoire arabe. Le converti doit se détourner de tout ce qui lui appartient en propre. Au prix d'un bouleversement immense des sociétés, qui, même au bout d'un millier d'années, peut rester inaccompli : rupture sans cesse recommencée...
L'islam des pays convertis comporte une dimension névrotique et nihiliste. Ces pays peuvent aisément s'embraser."
V.S. Naipaul, Jusqu'au bout de la foi.

« Huntigton soutient que la civilisation occidentale est une civilisation parmi d’autres. Mais cette affirmation – somme toute « politiquement correcte " omet un fait essentiel. Cette civilisation est exceptionnelle, elle est la seule à avoir subi des mutations bouleversantes, des ruptures épistémologiques – parfois foudroyantes – et à avoir changé de fond en comble la nature. Depuis l’avènement de la modernité, elle ne se confine plus uniquement à l’espace occidental. Elle est devenue, grâce aux institutions sociopolitiques qu’elle a mises en place, le patrimoine de l’humanité".
D. Shayegan, La lumière vient de l’0ccident, 2001.

« Mais regardez autour de vous ; soyez attentifs à ce qui se passe da s le monde depuis un siècle, et toutes vos spéculations s’effondreront. Loin de rester enfermées en elles-mêmes, toutes les civilisations reconnaissent, l’une après l’autre, la supériorité de l’une d’entre elles, qui est la civilisation occidentale…Comme Diogène prouvait le mouvement en marchant, c’est la marche même des cultures humaines qui, depuis les vastes masses de l’Asie jusqu’aux tribus perdues da s la jungle brésilienne ou africaine, prouve, par une adhésion unanime sans précédent dans l’histoire, qu’une des formes de la civilisation humaine est supérieure à toutes les autres ; Ce que les pays « insuffisamment développés » reprochent aux autres dans les assemblées internationales n’est pas de les occidentaliser, mais de ne pas leur donner assez vite les moyens de s’occidentaliser. » Claude Lévi-Strauss 1960, in. Revue Du Mauss no. 13, 1999. p. 20

 


Indications ?

« La contradiction dialectique entre une infrastructure économique en totale et rapide mutation et des institutions arriérées;(...); l'antagonisme entre l'Etat (confondu avec l'oligarchie pétrolière) et la "Nation" (ici l'ensemble de ses sujets), et finalement la contradiction entre la fonction bonapartiste du Shâh et de l'appareil étatique, d'une part, et leur dépendance vis-à-vis des intérêts de la bourgeoisie iranienne, d'autre part, tous ces facteurs créent une situation de déséquilibre permanent qui pourrait mener à l'éclatement et à la désintégration du système despotique » vaziri, Le pétrole et le pouvoir en Iran.1977.

"La démocratie désigne un mode d'organisation du pouvoir politique dont la légitimité requiert qu'il reconnaisse pleinement le primat de la souveraineté populaire et qu'il s'assigne pour objectif son renforcement effectif, mais dont l'agencement réel se fonde toujours pour l'essentiel sur une délégation de pouvoir à un personnel spécialisé par le biais d'élections régulières, concurrentielles et sans exclusives trop marquées vis-à-vis de certains secteurs, dans lequel aussi la volonté majoritaire ne s'exerce pas au point d'écraser les minorités ou les groupes d'intérêts de toutes espèces." Dictionnaire de la science politique.



« Pourquoi est-ce que l’immense majorité du peuple, et nous autres intellectuels, on ne s’est pas aperçus qu’une nouvelle tyrannie recommençait, encore plus sanglante que la précédente ? Pourquoi ? Peut-être s’en est-on aperçu, mais l’enthousiasme à l’idée qu’on était en train de vivre une révolution, que l’on avait renversé une dictature et que l’heure de la vengeance avait sonné, tout cela l’emportait sur les injustices et les crimes. Car non seulement des crimes étaient commis, mais on procédait aux exécutions au nom de la justice, de la liberté et surtout, au nom du peuple. »
Reinaldo ARENAS, Avant la nuit (autobiographie), 2000.

Le Monde du 1er août 1979 :
M. Bakhtiar à Paris : L'ancien président du conseil demande qu'un référendum permette aux Iraniens de choisir leur régime.

L'entretien se déroule dans l'avion qui transporte Khomeiny, de Paris à Téhéran en 1979:

" Je lui ai posé une question: Que resentez vous au moment de mettre le pied à Téhéran, après plus de 15 ans d'exile ?
Il a eu un long silence et il m'a répondu rien. Réponse terrible..."

Paul Balta, journaliste au Monde.


 

 


دهانت را می‌بویند مبادا که گفته باشی دوستت می‌دارم. دلت را می‌بویند روزگارِ غریبی‌ست، نازنین و عشق را کنارِ تیرکِ راهبند تازیانه می‌زنند. عشق را در پستوی خانه نهان باید کرد در این بُن‌بستِ کج‌وپیچِ سرما آتش را به سوخت‌بارِ سرود و شعر فروزان می‌دارند. به اندیشیدن خطر مکن. روزگارِ غریبی‌ست، نازنین آن که بر در می‌کوبد شباهنگام به کُشتنِ چراغ آمده است. نور را در پستوی خانه نهان باید کرد آنک قصابانند بر گذرگاه‌ها مستقر با کُنده و ساتوری خون‌آلود روزگارِ غریبی‌ست، نازنین و تبسم را بر لب‌ها جراحی می‌کنند و ترانه را بر دهان. شوق را در پستوی خانه نهان باید کرد کبابِ قناری بر آتشِ سوسن و یاس روزگارِ غریبی‌ست، نازنین ابلیسِ پیروزْمست سورِ عزای ما را بر سفره نشسته است. خدا را در پستوی خانه نهان باید کرد ۳۱ تیرِ ۱۳۵۸

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L'envoyé du journal "Le Monde" Paul Balta rencontra le Premier ministre Bakhtiar le 7 février 1979:

« Nous recevant le mercredi 7 février, il affirme :

"Je dis non à la dictature des mollahs...Nous n'allons pas remplacer une dictature usée par une dictature pleine de sève. Nous n'avons pas dissous la Savak pour en avoir deux, celle des mollahs et celle des communistes...Khomeiny est un négateur, un destructeur et un ignare (...) Si nous allons aux urnes maintenant, neuf iraniens sur dix voteront pour lui, mais dans six mois et dans le calme, ce ne sera plus le cas (...) Les yeux des gens vont s'ouvrir...Si demain les mollahs avaient une chance sur cent de diriger correctement le pays, j'aurais cédé ma place...» Paul Balta "l'Iran insurgé".

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Le Shah rypondait à  Oriana Fallaci, qui lui parlait du pluralisme:

"Mais cette democratie-là, je n'en veux pas... Je n'ai que faire d'une telle democratie. Je vous la donne, vous pouvez la garder toute entière, vous comprenez, votre belle démocratie".

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"Je suis un marxiste-léniniste. J'ai trouvé pour la première fois la justice sociale dans la doctrine de l'islam, ce qui m'a conduit au socialisme (...). J'ai commencé mes propos par l'islam, car le vrai islam en Iran s'est depuis toujours acquitté de son devoir envers les mouvements iraniens de libération (...). C'est ainsi que dans une société marxiste, le véritable islam aura sa place comme superstructure et nous approuvons pour notre part un tel islam qui est celui de Hossein et d'Alî..." (dernière plaidoirie de Khôsrow Gôlessôrkhi, exécuté par le régime impérial en 1976)